» Les temps forts de ta vie

1 - Thanom. C’est le prénom qu’on lui a donné à la naissance, parce qu’on lui a assigné le genre masculin. Un petit garçon mal dans sa peau durant la majorité de son enfance. Il ne supportait pas son corps et ce reflet dans le miroir. Ca a été difficile d’assumer qu’au final, il était en réalité une femme, même si cela était une évidence pour une grande partie de son entourage. Après son coming-out, a ses 18 ans, ils ont convenu, avec ses parents que "Thanom" entamerait une procédure chirurgicale. Pendant deux longues années, il s'est donc tué à la tache pour économiser. Une majorité de la famille a participé à la cagnotte pour qu'il puisse financer l’opération et le traitement.

2 - Hansa. C'est celle qui n'osait se montrer au grand jour. De ses yeux d'enfants, elle rêve d'enfiler les robes de sa mère. En grandissant, elle tente, par moment de se maquiller, discrètement. au début, ce n'est qu'un peu de vernis. Puis, le teint. C'est un peu bizarre pour un petit garçon, non ? Rare sont les commentaires désobligeants, l'entourage est particulièrement tolérant et ouvert à ce sujet. Mais le premier pas, c'est Hansa qui doit le faire. Elle doit s'affirmer d'elle-même. Petit à petit, c'est son nom qui change. Comme un prétendu surnom, qui pour elle a un tout autre sens. Auparavant, si discrète, elle est aujourd'hui sous les feux des projecteurs et n'a plus besoin de se cacher.

3 - Au collège, Hansa avait un groupe de copines assez soudé, qui s'est suivi jusqu'au Lycée. Elles étaient comme les 5 doigts de la main et se connaissaient *presque* par cœur. Malheureusement, pour des raisons qu'elle ignore encore - et surtout, elle ne cherche pas vraiment à savoir pourquoi - son groupe s'est retourné contre elle. Encore gamine, elle a subit sans vraiment comprendre, la méchanceté de ces personnes qu'elle considérait comme de vraies amies. Tout s'est réellement stabilisé après la deuxième année de Lycée, lorsqu'elles ont été séparées, dans différentes classes. C'est une période assez difficile encore aujourd'hui, elle ne la mentionne pas et éprouve encore une certaines rancœur envers ces petites pestes.


4 - Depuis qu'elle a 17 ans, elle travaille dans une boutique de prêt à porter dans le centre de Bangkok. Lorsque la jeune femme a décidé de reboot son instagram, quelques années plus tard, Hansa a décidé de faire la promotion des tenues composées par ses soins, selon les stocks proposés par sa patronne. Accompagnée d'un très bon ami - qui lui, s'est orienté vers la photographie - elle a posée devant l'objectif à de multiples reprises. Le tout, gratuitement, pour l'amour de la mode et surtout, parce que de jolies photos étaient bénéfiques pour tous les deux. Bien qu'elle ait augmenté la visibilité de la marque, c'est également elle qu'elle a mis sous le feu des projecteurs. Cela fait maintenant 1 an qu'on lui propose des contrats, de manière régulières. Hansa n'envisage pas de faire des défilés de haute couture (elle ne tient pas l'attitude bien longtemps), mais elle considère cela comme une opportunité en or.

» Le Bilan de ta vie jusqu'à maintenant

« Le bilan, au jour d'aujourd'hui ? Je pense que le ciel se dégage, petit à petit. Je croque enfin la vie à pleine dent, sans entraves. J'imagine qu'il y a encore beaucoup de chemin avant d'atteindre le Nirvana, ... Mais honnêtement, j'ai l'impression d'avoir beaucoup de chance, entre mes amis et ma famille. Bien entendu, j'ai rencontré beaucoup de zones d'ombres jusqu'à aujourd'hui. Petite, j'ai beaucoup rejeté ma féminité devant les autres, parce que je me sentais différente. Incomprise. Puis, je l'ai embrassée, sans plus jamais la quitter. Certaines choses négatives persistes, je n'arrive toujours pas à les affronter, mais on s'arme, petit à petit, avec le courage nécessaire. Des jours moins bons, parfois même terrible... Pourtant, je ne suis pas du genre à me laisser abattre. Le verre sera toujours à moitié plein, quoi qu'il arrive. »

» Tes espoirs pour l'avenir

« Je voudrais créer ma propre marque de vêtements, une fois que je serais considérée comme une référence dans le monde de la mode. Mais pas juste une marque qui se vend ici,... Je vise plus loin. Idéalement, une marque internationale. Avec les réseaux et l'essor de notre pays à l'étranger, je crois que c'est tout à fait possible. Il suffit d'y croire. »